Nous avons rencontré Jun à Kyoto, à la Toji An guesthouse. Jun comprend l’italien, parle un peu le chinois et très bien l’anglais et le français. Il a vécut plusieurs mois à Bordeaux lors d’un échange universitaire. Il retourne en France une à deux fois par an pour rendre visite à son meilleur ami bordelais. Originaire du nord du Japon, il vit maintenant en banlieue de Tokyo près du parc Disney Land. Jun est un garçon branché qui se plaît beaucoup dans la capitale japonaise, plus cosmopolite, plus ouverte et plus animée que beaucoup d’autres villes. Jun travaille pour une société suisse de prothèses dentaires. Il fait beaucoup de sports : volley-ball, musculation… Il est beaucoup plus grand et costaud que la moyenne des japonais. Il m’a expliqué qu’on le prenait souvent pour un coréen car, en Corée, les hommes font deux ans de service militaire ce qui les rend particulièrement musclés ! Jun est une personne ouverte avec qui nous avons beaucoup parlé et bien ri. Il nous a également éclairé sur certains sujets japonais. Comme beaucoup de japonais, Jun aime le karaoké, il y va plus d’une fois par mois. A Kyoto, nous y sommes allés ensemble. Quand Jun se saisit du micro, il semble complètement désinhibé, surtout à côté de français comme nous pour qui l’expérience est inédite ! Une autre chose importante à propos de Jun est qu’il semble avoir une véritable passion pour le poulet frit japonais appelé : Tori Karaage ! Jun voyage beaucoup et nous aurons certainement l’occasion de le recroiser en Asie où en Europe.
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Aujourd’hui le portrait de Noriko Fujiwara
Noriko a 42 ans mais n’en paraît que 35. Elle à la voix douce, le teint pale et s’exclame souvent « Sugoy » (super). Avant de s’établir avec Savo, elle vivait à Tottori, une ville connue pour ses dunes. Noriko était Office Lady, l’équivalent féminin du Salary Man japonais. Elle a également travaillé dans une crèche spécialisée pour les enfants de divorcés ! Voici quelques années, elle est passée d’une vie de citadine affairée à une vie de fermière isolée et active. A la ferme, Noriko s’occupe des enfants et de la cuisine. Il lui arrive souvent de se rendre dans la petite ville voisine pour faire de petites courses ou aller à la bibliothèque avec Ikari et Yuskee. Pendant 9 jours elle nous a préparé de délicieux repas principalement composés de légumes du jardin, sans oublier le traditionnel bol de riz. C’est une très bonne cuisinière, agréable et attentionnée. Pour nous faire plaisir, elle cuisine souvent les plats dont nous parlons. Juste avant de prendre la voiture pour quitter la ferme, elle nous a remis une lettre écrite en japonais (nous la déchiffrerons prochainement à Kyoto avec Marie-é dont nous avons déjà fait le portrait) et deux moschis glacés (pâtisserie à base de riz fourré à la glace au lait).
Aujourd’hui le portrait de Savo Fujiwara
Savo est un personnage atypique et attachant. Dans sa jeunesse il a beaucoup voyagé, au Japon puis à l’étranger. Au cours d’un voyage au Népal, il a séjourné dans un village de montagne isolé où les paysans vivaient en autarcie. Cela l’a beaucoup marqué. A la question « Comment faîtes vous pour vivre ici sans rien ? », les villageois lui répondent « Ici nous avons tout !». L’année suivante il vient en aide aux rescapés du tremblement de terre de Kobé qui ont tout perdu. Ces expériences l’ont décidé à vivre lui-même en autarcie. Et c’est ce qu’il tente de faire avec Noriko qui l’a rejoint depuis sept ans. Savo est surprenant, il parle aux graines qu’il sème, aux ferments qui permettent de faire le miso ou le mirin. Il est toujours de bonne humeur et s’enthousiasme de tout. On l’entend tout le temps souvent s’exclamer « Honto » pour exprimer sa surprise ! Il a de nombreuses passions et activités (sculptures, calligraphies, musique, préparation du miso…) mais reste entièrement disponible et dévoué à sa famille. C’est avec lui que je me suis initiée à la sculpture sur bois et que j’ai réalisé un petit kaki. Très bavard, il aime partager ses interrogations et certitudes. Nous pouvons parler de fromage français pendant des heures, aussi bien que du calendrier Maya, des extraterrestres ou du bienfait du miso pour l’humanité !
Aujourd’hui le portrait de Yuskee Fujiwara
Yuskee est le dernier de la famille Fujiwara. Agé de 8 mois, il nous a tout les deux conquis par ses grands sourires et le son étrange qu’il émet lorsqu’il est content (une sorte de râle bien guttural). Yuskee ne marche pas encore mais se déplace très vite en rampant. Ses parents prennent bien soin de fermer les portes coulissantes de la salle à manger afin qu’il ne s’échappe pas. Yuskee tient bien sur ses jambes, en prenant appuis sur la table basse, il assiste à tous nos repas, même si lui se contente pour l’instant du lait maternel. Ainsi hissé sur ses deux jambes, Yuskee se plaît à nous observer pendant le repas. Chagriné de ne rien manger, il saisit systématiquement un porte baguette en porcelaine et le suçote jusqu’à la fin du repas. Yuskee aime beaucoup la musique et quand son père joue de la guitare il se saisie du tambourin !
Aujourd’hui le portrait d’Ikari Fujiwara
Ikari a 4 ans. C’est une petite fille habile et débrouillarde. En cuisine avec sa maman, elle coupe les légumes en julienne à l’aide d’un gros couteau ou elle s’occupe de raviver le feu. Chaque jour Ikari demande à son père ce qu’elle peut faire pour l’aider. Elle ne va pas encore à l’école et passe la plupart de ses journées dans la maison familiale ou à jouer à l’extérieur. Ikari est téméraire. Ni les punaises (que l’on trouve en grand nombre en cette saison), ni les scolopendres (qui occasionnent des brûlures), ni même les mantes religieuses ne l’effraient. Elle attrape les punaises en les collant sur du ruban adhésif et réduit en bouillie les scolopendres. Ikari passe également beaucoup de temps auprès de son frère, Yuskee, qu’elle câline parfois un peu brusquement ! C’est une petite fille pleine de vie avec qui nous avons beaucoup ri. Nos quelques mots de japonais on suffit pour la mettre rapidement à l’aise. Et puis nous avions un point commun essentiel : la gourmandise ! En effet Ikari aime particulièrement manger, ses parents nous on confié que son premier mot fut « Oyshi » (délicieux) ! A table, il lui arrive souvent de s’endormir brièvement, tout en continuant de mâcher. Cela nous a fait bien rire la première fois !
Aujourd’hui le portrait de Shoichi Kamura
Shoichi Kamura est le réceptionniste du Castle Hôtel Takamatsu où nous avons séjourné pendant trois jours. Dès notre arrivée, Shoichi s’enquérit de savoir d’où nous venons et où nous allons. Lorsque Thomas ou moi sortons de l’hôtel sans l’un ou l’autre, Shoichi s’interroge « where is your partner ? ». Shoichi est loquace et se plaît à nous raconter quelques anecdotes sur la ville où sur lui-même. Lorsqu’un matin je lui demande de m’indiquer le bureau de poste, Shoichi me raconte qu’il y a plusieurs années de cela il est allé en Angleterre pour y apprendre la coiffure dans une école spécialisée. Il me montre quelques photos qu’il a apportées spécialement. Il me raconte également que, pour beaucoup, sont nom était imprononçable et qu’il se faisait appeler Dany ! Après avoir passé un an en Angleterre, Shoichi rentre au Japon. Il se marie et part pour Osaka puis pour Tokyo. Plus tard il décide de revenir à Takamatsu, dans sa ville natale. Nous sympathisons à chaque passage à la réception. Ce soir en passant devant la réception, Shoichi nous propose de nous retrouver à 22h00 (à la fin de son service) pour aller manger des Okonomiyaki, qu’il appelle « japanese pizza ». Surpris et ravis, nous acceptons l’invitation. Shoichi nous amène dans un minuscule restaurant ou nous dégustons de bons okonomiyakis. Durant le dîner nous apprenons que Shoichi a deux fils et que sa femme fut, elle aussi, coiffeuse. Au moment de l’addition Shoichi insiste pour nous inviter et nous raconte que lorsqu’il a voyagé en Europe, il y a une trentaine d’années, il rencontra des personnes très aimables qui l’ont beaucoup aidé et qu’il essaie de faire de même avec nous. Après cet agréable repas, Shoichi nous propose de nous raccompagner en voiture à l’hôtel. Nous déclinons la proposition car l’hôtel est à dix minutes à pied ! L’extrême gentillesse de Shoichi nous a touchée et c’est avec regret que nous lui dirons au revoir.
Aujourd’hui le portrait de Marie-é
Marie-é est l’amie de Guillaume, un Wwoofer rencontré à la ferme de Miyoshi. C’est une jeune japonaise de 28 ans souriante et sympathique. Marie-é vit à Kyoto. Elle est représentante médicale pour la firme Bayer. Elle a une voiture de fonction bleue ciel avec plein de gadgets à l’intérieur et notamment des diffuseurs de parfum rose pailleté. En plus d’être coquette, Marie-é est très avenante et répond avec plaisir à nos multiples interrogations. Indépendante, Marie-é a son propre appartement depuis quelques années déjà. Celui-ci à la particularité d’avoir une télévision waterproof dans la baignoire ! Un tableau de bord permet également de programmer l’heure à laquelle le bain doit couler. Marie-é à beaucoup voyagé, notamment en Europe. Elle parle très bien anglais et vient de commencer des cours de français pour mieux communiquer avec Guillaume. Nous la retrouverons bientôt autour d’une bonne table à Kyoto.
Aujourd’hui le portrait de Meiko dit Okasan
Meiko est notre hôte à la ferme. C’est elle qui gère l’organisation de la maison. C’est une bonne cuisinière. Chaque jour, elle nous cuisine un plat différent et nous demande ce que nous aimons manger afin de le réaliser au plus vite. C’est elle qui m’a appris à réaliser des Zoris (sandales japonaises faîtes avec des lanières de tissus). Après avoir terminé mes Zoris, Meiko m’a offert une petite étole du même motif. Levée à l’aube, Meiko nous prépare le petit déjeuner puis s’atèle aux tâches ménagères et aux travaux de la ferme. Meiko reçoit beaucoup d’appels sur son téléphone portable, c’est une femme très affairée. A midi, elle se remet en cuisine pour nous offrir un repas toujours copieux. L’après-midi, après une petite sieste devant la télé qui diffuse en boucle ses séries coréennes favorites, Meiko livre les pâtisseries de son mari et part faire quelques courses. Elle revient souvent chargée pour préparer le repas du soir. A table, Meiko mange rapidement et s’assure que rien ne manque à ses hôtes. Le soir, Meiko se couche tard, bien après nous.